Liberté pour Dimitra, Marianna et tous les accusés dans le cas Ampelokipi !
Le 31 octobre 2024, une explosion s’est produite dans un appartement d’Ampelokipi, à Athènes. Le militant anarchiste Kyriakos Xymitris y a perdu la vie et nous avons perdu avec lui un partenaire de lutte engagé. Kyriakos luttait sans relâche contre toutes les formes d’oppression, cherchant toujours à faire se rejoindre les personnes et les luttes. Selon les mots de Marianna, qui a perdu son compagnon de vie en raison de cet incident :
« Avec un sens aigu de la solidarité, il s’est toujours tenu aux côtés de ceux·elles·x qui en avaient besoin, malgré la répression qui le visait, lui et son propre confort. (…) Plein de respect pour son prochain·e·x, il donnait de l’air là où d’autres étouffaient, en prenant la parole pour l’unité dans la lutte révolutionnaire, la confrontation, le militantisme et la contre-attaque. C’est ainsi qu’il vivait, du moins à mes côtés, militant et persévérant, plein d’espoir et souriant ».
Son alliée anarchiste, Marianna, a été grièvement blessée dans l’explosion. Après l’avoir emmenée à l’hôpital, la police a pris ses empreintes digitales et son sang pour des tests ADN alors qu’elle était inconsciente. Sous strict contrôle et isolement, Marianna n’a pas eu droit au minimum d’intimité, les flics ne l’ont pas laissée un seul instant sans surveillance 24/7 – même lors d’examens médicaux intimes. Un jour seulement après sa deuxième opération, elle a été transférée à la prison « Korydallos », une prison fortement surpeuplée et où règnent des conditions d’hygiène épouvantables. La prison ne dispose, par ailleurs, pas d’une infirmerie et les soins médicaux les plus élémentaires ne sont même pas assurés.
Dans le cadre de l’enquête sur l’explosion, quatre autres militants·es·x ont été incarcérés·ées·x (en janvier 2025) : Dimitra, Dimitris, A.K. et Nikos. Tous·tes·x les cinq font à présent l’objet d’une enquête pour ce qu’on appelle une « organisation terroriste » selon l’article 187A. La loi antiterroriste permet aux autorités d’appliquer une répression sévère sur la base de vagues suppositions et d’indices flous. Elles inventent des « organisations terroristes » auxquelles elles associent à leur guise des personnes proches ou qui, dans ce cas, partagent une attitude anarchiste et antiétatique. Ainsi, les amitiés, la solidarité et les idées de résistance sont une fois de plus criminalisées. Les indices invoqués, notamment dans le cas des quatre accusés·ées·x qui n’étaient même pas présents·es·x dans l’appartement, sont fallacieux et indiquent clairement que la procédure ne repose sur aucune preuve.
L’État et les médias véhiculent le narratif des « terroristes·x qui représentent un danger pour la société » et mettent en scène le pouvoir arbitraire de l’État comme une main protectrice. Mais pendant que nos copaines·x sont en prison, l’État continue d’assassiner des personnes migrantes en Méditerranée, de promouvoir des guerres coloniales, de profiter du génocide des Palestiniens·ennes·x, de se réarmer militairement, de démanteler les structures sociales, de pousser toute une classe sociale dans la pauvreté, de se taire sur les féminicides, et de couvrir le whitewashing et les scandales.
Les constructions créées de toute pièce par l’État concernant les « organisations terroristes » se retrouvent partout dans le monde dans la tentative des puissants·es·x de briser et de délégitimer les luttes de résistance.
Mais notre solidarité est plus forte que leur répression !
Kyriakos vit dans nos luttes
Liberté pour les milants·es·x emprisonnés·ées·x
La liberté pour tous·tes·x